Le Chikungunya : une maladie en expansion - Parasidose  

Le Chikungunya : une maladie en expansion

Bien qu’il fasse moins parler de lui depuis la fin des années 2000, le Chikungunya reste une menace d’ordre mondial. En effet, il est très souvent sous-estimé, notamment à cause des difficultés de diagnostic. Transmise par certains moustiques, cette maladie provoque chez les patients des douleurs articulaires aiguës qui peuvent être persistantes.

1. Evolution du paludisme

Histoire du Chikungunya

Le Chikungunya, une maladie virale transmise par les moustiques, a été identifié pour la première fois en 1952 en Tanzanie. Le nom « Chikungunya » provient de la langue makondé parlée dans la région où il a été découvert. Il signifie « se courber » ou « marcher courbé », en référence à l’apparence des patients souffrant de douleurs articulaires sévères. Ce virus appartient à la famille des Togaviridae, genre Alphavirus.

Depuis sa première identification, le virus a été responsable de multiples épidémies, d’abord en Afrique et en Asie.

Dernières évolutions

Au cours des dernières décennies, le Chikungunya a montré une capacité inquiétante à se propager. Une épidémie notable a eu lieu en 2005-2006 sur l’île de la Réunion, où environ un tiers de la population a été infectée. Cet épisode met en évidence la virulence du virus et la forte susceptibilité des populations à l’attraper.

En 2013, le Chikungunya a frappé les Caraïbes, marquant sa première apparition en Amérique. Cette épidémie s’est rapidement propagée à travers le continent américain, touchant des milliers de personnes.

A cause du développement de la mobilité humaine et du changement climatique les moustiques vecteurs ont pu davantage se propager. Actuellement, des cas de Chikungunya ont été signalés dans plus de 110 pays à travers le monde, confirmant son statut de menace mondiale.

2. Mode de Transmission du virus  

Le virus du Chikungunya se transmet principalement par la piqûre de moustique infecté. Le cycle de transmission commence lorsqu’un moustique pique une personne ou un animal déjà infecté par le virus.

Le moustique ingère le virus en même temps que le sang piqué. Après une période d’incubation de 4 à 7 jours, il peut transmettre le virus à une nouvelle personne par sa piqûre.

3. Zones à risques

Recensement par Espèces

Le Chikungunya est principalement transmis par deux espèces de moustiques : Aedes aegypti et Aedes albopictus.

  • Aedes aegypti, également vecteur de la dengue et de la fièvre jaune, est bien adapté aux environnements urbains, où il se reproduit dans des eaux stagnantes trouvées notamment dans les récipients artificiels.
  • Aedes albopictus, connu sous le nom de moustique tigre, est originaire d’Asie mais s’est propagé à travers le monde, y compris en Europe et aux Amériques.

Les moustiques vecteurs du Chikungunya piquent surtout pendant la journée, avec une activité accrue au lever et au coucher du soleil. 

Répartition dans le monde

La répartition géographique du Chikungunya est largement concentrée dans les régions tropicales et subtropicales. Historiquement limité à l’Afrique et à l’Asie, le virus a atteint les Amériques, l’Europe du Sud, ainsi que diverses îles de l’océan Indien et du Pacifique.

Cependant, ces zones ayant été victimes d’une prolifération de masse sont aujourd’hui en récession puisque après avoir été infectés, les porteurs développent, dans de nombreux cas, une immunité au virus.

4. Symptômes

Les symptômes du Chikungunya apparaissent généralement entre 4 et 7 jours (équivalent au temps d’incubation pour le moustique) après la piqûre d’un moustique infecté. Dans certains cas, la fourchette peut être agrandie entre 2 et 12 jours, il faut donc rester vigilant.

Les signes cliniques incluent une fièvre élevée et soudaine. Elle est souvent accompagnée de douleurs articulaires sévères qui touchent principalement les mains, les poignets, les chevilles et les pieds. Les patients peuvent également présenter des maux de tête, des douleurs musculaires, des éruptions cutanées et des troubles digestifs.

Bien que rarement mortelle, la maladie peut entraîner des douleurs articulaires chroniques qui persistent pendant des mois voire des années, réduisant significativement la qualité de vie des patients.

5. Traitement et moyens de Prévention

Traitements médicamenteux

Actuellement, il n’existe pas de traitement antiviral spécifique contre le Chikungunya. La prise en charge médicale est principalement symptomatique et vise à soulager les douleurs et la fièvre. De plus, Il est également recommandé aux patients de se reposer et de s’hydrater correctement pour faciliter la récupération.

Traitements préventifs

La prévention du Chikungunya repose essentiellement sur la lutte contre les moustiques vecteurs. Les mesures préventives incluent l’utilisation de répulsifs anti-moustiques, l’installation de moustiquaires aux fenêtres et autour des lits, le port de vêtements longs et clairs pour minimiser les piqûres, et l’élimination des gîtes larvaires en supprimant les sources d’eau stagnante où les moustiques peuvent se reproduire. Les campagnes de sensibilisation et d’éducation sont également cruciales pour informer les populations des risques et des moyens de se protéger.

Vaccination

Un vaccin contre le Chikungunya a été approuvé aux Etats-Unis, notamment pour des adultes de plus de 18 ans surexposés au virus. Une demande d’autorisation a également été envoyée à l’agence européenne du médicament qui a jugé le dossier recevable et va accélérer la revue du vaccin le considérant « de l’intérêt majeur pour la santé publique et l’innovation thérapeutique ».

Conclusion

Le Chikungunya représente un défi majeur de santé publique, surtout dans les régions tropicales et subtropicales. Sa propagation rapide et l’absence de traitement spécifique nécessitent une vigilance constante et des mesures de prévention rigoureuses. La lutte contre les moustiques vecteurs et l’éducation des populations sont essentielles pour contrôler la maladie. Les efforts de recherche pour développer un vaccin sont cruciaux et représentent l’espoir d’une solution durable pour protéger les populations contre cette maladie invalidante.

Rédigé en : juin 2024